Sarkozy délocalisera bien 290 fonctionnaires
«I ls ont tort, parce que ce transfert il se fera. » Douche froide hier pour les employés du Setra (Service d’étude sur les transports, les routes et leurs aménagements). S’ils espéraient faire pencher le président de la République en leur faveur, la centaine de manifestants venus faire entendre leur opposition à la délocalisation de leur entreprise de Bagneux vers la petite commune de Sourdun, près de Provins, en Seine-et-Marne, en auront été pour leur frais.
Non seulement, ils n’ont pu approcher de près ou de loin Nicolas Sarkozy,mais en plus ils se sont vus opposer une cinglante fin de non-recevoir du chef de l’Etat.« On nous a empêchés de manifester »
«Dès que je veux changer quelque chose, toutes les forces du conservatisme semobilisent pour l’empêcher. J’étais préparé à ça, j’écoute mais je n’en tiens pas compte », a lâché le président qui venait visiter le site occupé aujourd’hui par le 2e régiment de hussards. Les 900 militaires doivent déménager de Sourdun dans le cadre de la réforme militaire. Et c’est pour compenser en partie ce départ que la délocalisation de 290 salariés du Setra a été décidée pour le 31 décembre 2010. « Je suis désolé, c’est une opportunité et un privilège de travailler dans un cadre pareil, un cadre de vie remarquable,» a encore souligné Nicolas Sarkozy depuis Sourdun. Hier, Provins et Sourdun étaient quadrillées par les forces de l’ordre. Automobilistes, riverains et curieux devaient montrer patte blanche, sortir leurs papiers, ouvrir leur coffre et patienter. Les 80 agents du Setra, eux, ont été stoppés à l’entrée de la ville. « On nous a empêchés de manifester, dénonce Philippe Vion, leur porte-parole. On ne peut pas fonctionner dans un endroit aussi isolé que Sourdun. C’est beaucoup trop loin pour les familles et pour les 4 000 visiteurs qui sont enregistrés chaque année à Bagneux. » Sur les 290 salariés qui doivent s’installer en 2010 sur le site du 2e régiment de hussards de Sourdun, dans le cadre de la réforme de la carte militaire, « seulement 10 à 15 % partiraient là-bas », a-t-il affirmé. Maigre consolation : une délégation a néanmoins été reçue en sous-préfecture de Provins par un conseiller technique de l’Elysée. Mais pour Nicolas Sarkozy, cette décision ne souffre apparemment aucune discussion.